« Ce qui me surprend le plus chez l’homme occidental, c’est qu’il perd la santé pour gagner de l’argent et il perd ensuite son argent pour récupérer sa santé. À force de penser au futur, il ne vit pas au présent et il ne vit donc ni le présent, ni le futur. Il vit comme s’il ne devait jamais mourir et il meurt comme s’il n’avait jamais vécu ». Dalaï Lama
Cette citation semble faire état de nos pires faiblesses. Ce dessin social pointe du doigt quelque chose que nous nous efforçons de ne pas voir : le présent. Trop vite laissé pour compte, il est pourtant symptomatique de notre folie, de notre incompréhension, de notre égo et surtout de notre refus constant à apprécier un moment au profit de nos pensées. Ces dernières sont trop vite occupées par la cupidité, l’envie et la vénalité. La conséquence est terrible : nous passons à côté de nos vies. On rêve toujours de meilleurs lendemains. Mais pourquoi ne pas rêver de meilleurs moments présents? Sommes-nous aveugles ? Oui. Sommes-nous cupides? Bien sûr. Quelle est la voie vers le bonheur? La présence, et rien d’autre que la présence.
Planifier, organiser, préparer, anticiper. Ce sont tant de mots qui au quotidien peuvent nous conforter dans notre désir de bien-être. Et à bon escient, projeter le futur en appréciant le moment présent n’est pas quelque chose de vain bien au contraire. Ce qui devient problématique c’est de vouloir tellement penser au futur que l’on oublie le présent. Que l’individu se mette à travailler de manière délibérée pour gagner de l’argent, au point d’en perdre sa santé, plutôt que de faire les choses de manière raisonnable. Parce que c’est ça la clé : être raisonnable. savoir faire la part des choses, vivre à cent à l’heure et profiter c’est une chose. Mais vivre à deux cents sans voir le jour se lever ni même se coucher, est un sacrifice.
Nous sommes toujours trop focalisés à vivre de « meilleurs lendemains ». Comme si aujourd’hui ne pouvait pas être satisfaisant. Malheureusement, beaucoup pensent de la sorte. Cette inconscience collective pousse ainsi le plus grand nombre à sacrifier son temps et à fortiori, sa santé, pour mieux vivre demain. Le schéma classique de nos vies revient à dire que jeune, nous avons le temps, la santé, mais pas d’argent, une fois devenu plus « adulte », nous avons la santé, l’argent mais de disposons plus de temps, et enfin devenu âgés, nous avons le temps, l’argent, mais plus la santé. Pourquoi ne pas balancer les tendances. Être malade et avoir de l’argent revient à dire qu’une vie de sacrifice et de dur labeur aura eu raison de notre santé. Ce schéma societal est loin d’être sain.
Quelle solution?
Il faut absolument avoir recours au présent. Ce dernier doit être la clé de nos vies. Il faut savoir apprécier chacun des moments que l’on passe et vivre avec conscience. C’est vivre avec ses sens, c’est vivre avec éveil, c’est vivre avec joie. Cet état de liesse devrait être remplacé par notre peur de manquer. Aujourd’hui l’homme préfère avoir de l’argent et du matériel plutôt que d’être heureux avec un rien. Sortir de ce carcan est difficile. Il faut savoir et apprendre à sortir d’une zone de confort qui invite l’homme a toujours en vouloir plus, et ce, parfois au détriment des valeurs universelles.
Faire fi de notre bien-être pour un bonheur transitoire ou artificiel ne saurait trouver de valeur. La seule et unique est le moment présent et surtout savoir l’utiliser comme un petit cadeau. Se perdre dans des pensées futures illusoires et infondées est inutile. Se projeter en oubliant ce que l’on est en train de faire est dénué de sens. Éviter de passer à côté de nos vies se résume ainsi : profiter de chaque instant ou du moins le vivre. la vie est trop courte et glisse comme un claquement de doigt. L’homme s’en rend compte toujours un peu tard. Mais pas vous.